Que l’Esprit de Pentecôte repose sur vous!
Il y a trois ans, j’ai accompagné un jeune confrère prêtre, originaire d’Haïti, qui a été gravement malade à la suite d’une maladie tropicale. Pendant plusieurs semaines, il a été placé en isolation aux soins intensifs de l’hôpital. Lorsque je le visitais, l’infirmière me demandait de revêtir, avant d’entrer dans sa chambre, une blouse, des gants et un masque. J’avais l’impression d’être déguisé et de ne plus être le même. Progressivement, je me suis habitué à ces mesures de sécurité sanitaire et je les acceptais par « respect et amour » envers mon confrère afin de ne pas lui transmettre des microbes au moment où il était très faible et qu’il risquait d’être facilement contaminé.
N’y a-t-il pas un rapprochement à voir entre les mesures de sécurité sanitaire parfois demandées à l’hôpital et celles encouragées par les responsables du Gouvernement du Québec en ce temps de pandémie? Inévitablement, nous prenons conscience que nous sommes invités à adopter de nouveaux comportements afin d’apporter notre contribution pour éliminer la propagation du coronavirus.
Avec le déconfinement progressif et l’ouverture de certains lieux publics, une question se pose : quand pourrons-nous retourner à l’église pour les sacrements? L’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AÉCQ) s’impatiente et se dit prête à rouvrir les portes des églises aux croyants et croyantes. Depuis quelques semaines, l’Exécutif de l’AÉCQ a travaillé à l’élaboration d’un protocole à suivre pour la reprise des célébrations liturgiques afin de limiter les risques de propagation du coronavirus. Ce protocole a été préparé avec soin selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé et de la Direction nationale de santé publique du Québec. Il vient d’être envoyé aux évêques de tous les diocèses québécois. Après avoir fait quelques consultations et certains ajustements, j’ai adopté un tel protocole pour notre diocèse. Nous sommes invités à mettre en place des mesures qui demandent notre compréhension et collaboration, par exemple : le lavage des mains à l’entrée et à la sortie de l’église, la distanciation physique dans les bancs, la distribution de la communion uniquement dans les mains par le prêtre ou un autre ministre qui porte un masque. Cela peut nous surprendre au début. Mais si nous accueillons ces mesures dans un esprit de « respect et d’amour » pour nos frères et sœurs, alors c’est dans la confiance que nous pourrons rompre le pain de la Parole et le pain de Vie. Les responsables des églises et chapelles reçoivent ces jours-ci deux protocoles : un premier pour les rassemblements eucharistiques et un deuxième pour les funérailles à l’église. Cela donne aux communautés quelques jours pour se préparer quant à l’équipement demandé et l’aménagement souhaité des lieux afin d’accueillir de manière sécuritaire les membres de l’assemblée.
Il se peut que d’ici la fin du mois de juin, les églises et les chapelles ouvrent de nouveau leurs portes. D’ici là, confions ces défis de sécurité sanitaire au Souffle de la Pentecôte afin que nous puissions les relever avec joie et espérance!
† Pierre Goudreault
Évêque de l’Église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
